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Entretien avec Franck Monnet dans Franche connexion pour TV5MONDE

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Published
13.06.2014 par Denis Verloes

J'avais oublié Franck Monnet. Je le confesse. L'auteur et compositeur avait un temps été annoncé comme le sang neuf dans le bataillon des auteurs francophones indépendants, capable de reprendre haut le flambeau de la Nouvelle chanson française au tournant du siècle.

Porté par son indéniable qualité d'auteur, un prix de l'académie Charles-Cros puis un prix Constantin quelques années plus tard, Monnet a bénéficié entre 2001 et 2005 d'un bouche à oreilles positif. Il a pu jouir aussi, excusez du peu, du blanc seing bienveillant de Vanessa Paradis qui choisit plusieurs de ses titres pour Bliss et Divinidylle. Et puis? Et bien après un quatrième album paru en 2006, le bonhomme disparaît des écrans radar. Pfouit. Perdu pour l'histoire de la musique. Évaporé. Parti aux antipodes. Comme les voies de l'amour sont souvent impénétrables, Franck Monnet convole en Nouvelle Zélande et s'installe avec sa compagne dans un patelin pile à côté de Waimarama quelque part sur la côte du pays du Seigneur des Anneaux.

Pourquoi je me pique d'écrire ici les chroniques amoureuses du citoyen Monnet? Et quoi? On n'a plus le droit aux chroniques "people" sur une chaîne francophone? Plus sérieusement, parce que Waimarama, l'album de "retour" aux affaires de Franck Monnet est une plongée feutrée, en catimini, dans le cocon d'une petite famille française tout en bas de l'hémisphère Sud, au milieu d'un paysage qu'on imagine tout dédié à la nature. Il flotte sur l'album de Franck Monnet tout à la fois une impression d'évidence familiale et une lumière d'imprégnation rurale. Et même si on devait se perdre là dans un cliché d'auditeur en France, on sait que le bonhomme a savamment ourdi ce stratagème. Au delà de mélodies pop torchées comme des ritournelles anglo-saxonnes dont on remplissait les top 50 au temps de Lennon et Dylan, Franck Monnet arrive à faire de son disque pop une sorte de carte postale d'une vie simple et sans ambages. Les mots simples, la musique simple, font le sel d'un disque auquel on ne cesse de revenir.

Une vie où les anoraks s'enfilent collés serrés, un quotidien où on a le temps de se poser au coin de l'âtre, devant la plaine où point la rosée, tout occupé à réfléchir au temps qui passe, une vie d'expatrié où Paris -désormais lointain - devient comme un songe nostalgique dont on oublie la fureur et les soucis pour ne garder qu'un chaleureux souvenir.

Moins pamphlétaire que le lord Murat d'Auvergne, moins programmatique que le dernier essai à tendance folk d'Emily Loizeau. Waimarama est un album de coin du feu qui crépite, de pieds mouillés à fouler l'herbe du matin ou a se réjouir des mille petits détails qu'offre la nature au point du jour dans les grands espaces. Un disque où les arrangements sont subtils, délicats, portent les mélodies pop Beatles-iennes avec l'air malin de ne pas y toucher. En petits traits impressionnistes ils enrichissent l'expérience d'écoute de l'auditeur qui se laisse aller à la rêverie bucolique mais jamais tarte, tout en gardant une solide ossature pop.

Quel contre-pied total, du coup, que de proposer au gars Monnet de jouer de la seule guitare acoustique dans un appartement parisien complètement nu. Vide. Sans cette vie qui bruisse sur le disque, seule demeure la force pop des chansons de l'homme de Nouvelle Zélande. Quelques accords, une empathie communicative, le plaisir de rentrer au bercail en une capitale francophone, mêlé de la nostalgie, déjà , d'avoir du laisser au loin son foyer d'expatrié comblé. Il n'en faut pas lus parfois pour faire des moments de musique en prise directe dont on se surprend à muser les paroles sur le chemin de retour au bureau. Et la certitude aussi, que cette force mélodique enregistrée en vidéo est au moins un peu, communicative. Merci Monsieur Monnet. Bon retour à Waimarama, amitiés à votre petite tribu.
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