Dans son dernier livre Rwanda, la fin du silence (éditions Les Belles Lettres) l’ex-officier français Guillaume Ancel revient sur les menaces, voilées ou plus explicites, qu’il a reçues depuis qu’il a rompu l’omerta sur le dossier sensible du rôle de la France durant le génocide des Tutsi. L’ancien lieutenant-colonel raconte en détail le déroulement de sa mission entre le 25 juin et 5 août 1994, ainsi que les “errements” de cette intervention militaire controversée.
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Quand on sait ou on connaît, on écrit, quand on ne sait pas ou on ne connaît pas, on se documente, à défaut, on se tait.
I – Les faits notoirement établis
Pour que les lecteurs de Radio Notre Dame puissent se faire une opinion objective sur le drame rwandais et la prétendue responsabilité de la France dans celui-ci, il me semble impératif d’exposer sommairement les faits notoirement établis. Les massacres des Tutsi étant de notoriété publique et aucun Rwandais ne les niés nonobstant la négation de l’évidence à savoir les massacres de masse contre des millions de Hutu par les soldats Tutsi du FPR sur ordre de Kagame.
Exposé chronologie des faits
1/ Le 01/10/1990, Les Tutsi ont pris les armes contre le Rwanda alors dirigé majoritairement par les Hutu (plus de 90 de la population) aux seules fins de prendre le pouvoir et l’exercer au sein d’un régime purement Tutsi.
2/ Sous le régime Habyarimana, les numéros deux du régime et du gouvernement à savoir Habimana Bonaventure et Colonel Nsekalije Aloys étaient Tutsi.
3/ Sous Habyarimana, l’économie rwandaise était, à plus de 80%, entre les mains des Tutsi. Ceux-ci étaient devenus des millionnaires grâce au régime Habyarimana par l’accès prioritaire aux marchés publics alors que rares étaient ceux qui remplissait les conditions requises, les avantages fiscaux, accès facile aux crédits garantis par l’Etat et la corruption.
4/ Ce sont ces mêmes Tutsi qui devaient tout au régime Habyarimana qui ont financé significativement la guerre des Tutsi sous le commandement de Kagame contre le même régime et partant les Rwandais.
5/ Des milliers de Tutsi de l’intérieur, du Zaïre, du Burundi et des pays voisins ont quitté les écoles, universités et leur travail pour s’enrôler massivement dans l’armée Tutsi dit FPR contre leur pays et leurs voisins Hutu.
Ce sont donc les Tutsi qui les premiers ont déclenché la guerre et commencé les massacres contre les Hutu et nullement l’inverse. Monsieur Ancel fait croire aux auditeurs et lecteurs le contraire.
6/ Avant le 6 avril 1994, aucun Tutsi de premier rang dont les financiers notoires du FPR n’a été inquiété outre mesure par les Hutu et encore moins par le gouvernement rwandais alors qu’ils avaient légalement commis le crime contre l’Etat Rwandais.
7/ Le 10 juin 1991, entrée en vigueur d’une nouvelle constitution qui prévoyait le multipartisme et conférait tous les pouvoirs exécutifs au premier ministre au détriment du Président qui ne disposait alors que du contreseing des actes du gouvernement (article 50 et suivants).Ce sont les autorités françaises d’alors qui ont fait pression et chantage contre le Président Habyarimana pour qu’il accepte de se dépouiller de tous les outils de décision.
8/ Le 2 juin 1992, signature à Bruxelles d’un pacte d’alliance entre l’opposition rwandaise et le FPR contre le Président Habyarimana et son parti MRND, le tout avec l’appui financier et politique de la France (existence de la copie de ce pacte). Ce pacte a été finalisé à Paris le 5 juin 1992.
9/ Le 2 avril 1992, sous la pression de la France, le Président Habyarimana nomme un premier ministre, Docteur Nsengiyaremye Dismas, issu du parti d’opposition MDR, anti-Habyarimana notoire. En application de la constitution de la Constitution rwandaise, article 50 et suivants car le Rwanda était un Etat de droit écrit, le premier ministre est le véritable chef de l’Exécutif. Il n’a aucun compte à rendre au Président qui ne peut même pas le révoquer. Son gouvernement comprenait les ministres Hutu et Tutsi dont certains pro-FPR notoires.
A compter de cette date, le régime Habyarimana a définitivement cessé d’exister. Monsieur Ancel semble curieusement l’ignorer. Il faut une confusion mentale entre un régime Habyarimana imaginaire et le gouvernement dit intérimaire et fait abstraction du gouvernement d’opposition-FPR.
Lors des négociations avec l’opposition qui dirigeait le Rwanda, Kagame la suppression du Service Centrale de Renseignement Rwandais. Un compromis a été trouvé: émiettement de celui-ci par le Premier Ministre sur demande de Kagame. Il l’a divisé en trois portions.
Service de renseignements intérieurs rattaché à la Primature
Service de renseignements extérieurs, rattaché au Ministère de la défense
Immigration rattaché au Ministère de l’Intérieur.
L’effet de cette division a été le désordre fonctionnel et opérationnel. Le premier ministre a permis à Kagame d’optimiser ses chances de réaliser son objectif ci-dessus évoqué.
C’est le Premier Ministre qui nommait les Préfets. Le critère était non pas les compétences, mais loyauté effective à l’égard de l’opposition et de chaque parti politique d’opposition.
C’est le Premier Ministre qui nommait les directeurs généraux de ses services de renseignements.
« Section II : Du Gouvernement. Article 50 : Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation.
Il dispose de l'administration et de la force armée.
Article 51- 4° sauf dispositions légales ou réglementaires contraires, nomme aux emplois civils et militaires »
En application du pacte d’alliance ci-dessus indiqué et des pouvoirs qui lui sont conférés par la constitution rwandaise, en sa qualité de premier ministre, Nsengiyaremye a nommé Iyamuremye Augustin, un membre notoire du FRP, au poste de directeur général du service renseignement intérieur rwandais. Celui-ci était les oreilles et les yeux non pas du gouvernement rwandais mais du FPR et opérait au sein de celui-ci sous l’autorité directe de Kagame, commandant en chef du FPR à qui il rendait compte.
Après la prise du pouvoir par la force au Rwanda, Kagame l’a récompensé pour les services rendus au FPR: nomination aux postes de Ministre de l’Agriculture, Ministre de l’Information, Ministre des affaires étrangères et député. Les USA et la Belgique lui ont fourni des appareils sophistiqués avec lesquels il a mis à l’écoute des centaines de Rwandais (sa propre déclaration devant un tribunal lors d’un procès contre Général Munyakazi).
10/ Action de la France : financement et parrainage des négociations entre le gouvernement rwandais entre les mains de l’opposition et le FPR
Avec le concours politique et financier de la France, le premier Ministre Nsengiyaremye Dismas a entamé des négociations avec son allié, le FPR afin de mettre fin à la guerre d’une part et mettre en place des institutions démocratiques d’autre part. Le FPR occupait déjà une partie du territoire rwandais. C’est la France qui a financé et parrainé politiquement les négociations entre le gouvernement rwandais dirigé par l’opposition et le FPR. Ces négociations ont abouti au fameux Accord de paix d’Arusha qui a été ensuite qualifié de simple papier ou accord dépourvu de valeur juridique par Kagame, devant des millions de Rwandais.
Mars 1993, le FPR déclenché une guerre généralisée dans le Nord du Rwanda et ses soldats ont procédé au nettoyage ethnique et commis des massacres de masse contre les paysans Hutu dans la partie occupée et conquise. Plus de deux millions de paysans rwandais et des rescapés ont trouvé refuge dans la partie sud où ils s’étaient entassés comme des animaux sans maître avec un taux de mortalité et de malnutrition élevé surtout chez les enfants en bas âge, le tout dans l’indifférence totale de ceux qui prétendaient diriger le Rwanda.
Au vu de la cruauté infligée à ces pauvres paysans, Bernard Kouchner a donné un nom aux bouchers : les KMERS NOIRS (une cassette de ses déclarations existe).
Cet Accord d’Arusha était plus favorable au FPR qu’au gouvernement rwandais d’alors (voir la Toile).
11- Le 7 mars 1993, Nsengiyaremye, au nom du gouvernement rwandais et Kagame via Kanyarengwe, un Hutu de service qui avait été honorifiquement nommé au poste de président du FPR, ont signé un document par lequel le gouvernement rwandais s’engageait à renvoyer les soldats français du Rwanda au plus tard fin décembre 1993. Kagame en avait fait une condition sine qua none pour signer ce fameux accord de paix d’Arusha. Fin décembre, il n’y avait aucun soldat français au Rwanda sauf les coopérants militaires dont les missions s’inscrivaient dans le cadre coopération bilatérale entre deux Etats et étaient moins nombreux que les coopérants militaires belges et autres.
12- Mai 1993, sur ordre de Kagame, ses escadrons de la mort opérant sur l’ensemble du Rwanda ont liquidé Gapyisi Emmanuel, vice-président du parti MDR au pouvoir au Rwanda, février 1994, assassinats de Gatabazi Félicien, secrétaire exécutif du parti PSD d’opposition et de Bucyana Martin, président de la CDR. Par ces trois assassinats, Kagame a décapité l’opposition. A ces assassinats il faut y ajouter les victimes de bombes posées dans les lieux publics sur l’ensemble du Rwanda depuis octobre 1990. Dans son livre Rwanda histoire secrète et devant le TPIR, Abdul Ruzibiza exposé en détail comment et pourquoi Kagame a liquidé ces personnalités de l’opposition, pourtant alliée du FPR et ordonné la commission d’autres crimes sur l’ensemble du Rwanda. Aucun de ceux qui vocifèrent aujourd’hui contre la France dont Ancel n’a contredit Ruzibiza.
13- Le 6 avril, Kagame a assassiné le président Habyarimana. L’assassinat du Président Hutu en fonction qui venait pourtant de signer un accord de paix avec Kagame et ceux des dirigeants des partis d’opposition, tous présidentiables, Kagame a décapité l’Etat Rwandais.
14- Assassinats des citoyens français : omerta de la part de médias et autorités français de droite, de gauche et du centre comme en témoigner vos articles sur le génocide dit des Tutsi.
Le 6 avril 1994, Kagame a assassiné 3 citoyens français :
Jacky Herraud, pilote de l’avion du président rwandais abattu par des missiles tirés par les soldats du FPR sur ordre de Kagame,
Jean-Pierre Minaberry, copilote et
Jean-Michel Perrine, mécanicien.
Ils ont laissés de veuves et orphelins.
Le 8 avril 1994, sur ordre de Kagame, se soldats ont effroyablement massacrés (découpés en morceaux) trois citoyens français en mission de coopération au Rwanda:
Adjudant-chef René Maïer
Adudant-chef Alain Didot
Gilda Didot, épouse Didot.
Le président Macron qualifie le président syrien de criminel et doit en conséquence répondre de ses actes devant un tribunal international.
Pourtant, alors que les assassinats effroyables de 6 citoyens français qui ont laissé les veuves et orphelins, le monde entier a vu Macron serrer la main de Kagame, le boucher des citoyens français, sachant qu’il ne peut prétendre ignorer que celui-ci est le plus grand criminel de l’Afrique Moderne.
Il semblerait que le Président Macron ira en vise officiel au Rwanda de Kagame. Il convient de rappeler que Sarkozy, alors président de la France a invité un assassin des citoyens français avec lequel il a partagé le repas. Sarkozy est venu ici au Rwanda, il a ergoté sur tout et rien et proféré déclarations fantaisistes à l’endroit d’un mort à savoir le feu Habyarimana. Il n’a pas évoqué les victimes françaises. Le constat est qu’il en a été de même pour Macron qui a serré la main de Kagame.
Questions :
Où est la comparaison entre le génocide des Juifs et celui dit des Tutsi, auteurs du déclenchement de la guerre contre les Hutu, de la décapitation du leadership Hutu et de l’Eglise Catholique d’une part et des assassinats des citoyens français d’autre part?
Où sont les preuves des allégations de Monsieur Ancel ?
Dès lors que l’objectif des Tutsi étaient de prendre le pouvoir et l’exercer au sein d’un régime purement Tutsi sous l’autorité de Kagame, pouvaient-ils réaliser cet objectif sans liquider les dirigeants Hutu, un maximum de haut-fonctionnaire et réduire les Hutu à une proportion acceptable par Kagame ?
Il est notoirement établi que ce sont les Tutsi qui commencé la guerre et mes massacres contre les Hutu. Pouvaient-ils les massacrer sans provoquer une réaction de leur part à l’encontre des Tutsi de l’intérieur dont il était a priori impossible de mesurer sa gravité?
Sur le génocide dit des Tutsi
Le bon sens élémentaire requiert que si la planification (article 211-1 du code pénal français) du génocide des Tutsi a existé, elle est impérativement antérieure au 6 avril 1994 et ses auteurs sont conséquemment ceux qui dirigeaient le Rwanda. Il s’ensuit que le patron du service de renseignements intérieurs, Iyamuremye Augustin et partant Kagame, en étaient nécessairement au courant. Il en est de même de même des Préfets membres des partis d’opposition et pro-FPR. Est-il possible de planifier le génocide d’une partie de la population sans que le patron du service de renseignements intérieur ne soit au courant ? La place du directeur général des services secrets rwandais au sein des institutions rwandaise est gommée par les soi-disant experts du Rwanda.
Pourquoi Kagame n’a rien fait pour y mettre définitivement puisqu’il en avait des moyens et des soutiens américain, britannique et autres fin et ne l’a pas évoquée lors deS négociations avec son allié à savoir le gouvernement rwandais d’opposition?
Où est la responsabilité de la France ? Où est la comparaison avec le génocide des Juifs ? Le mot « génocide » est un devenu un mot passe partout, utilisé à tort et à travers au mépris du bon sens élémentaire.
II- Sur les révélations de Monsieur Ancel, ex-officier de l’armée française
Ses affirmations ou révélations sont approximatives, parcellaires, absconses et subjectives. Elles témoignent sa méconnaissance totale du fond et de la forme de l’Affaire rwandaise, si non, il est manifestement de mauvaise foi et souffre d’un dysfonctionnement intellectuel caractérisé.
Il me semble utile de préciser quelques faits notoirement établis.
1/ L’intervention militaire française au Rwanda dite Opération Turquoise de 3000 hommes dont 500 soldats de divers Etats Africains a été préalablement acceptée par Kagame. Celui-ci s’était au départ opposé à toute intervention militaire au Rwanda, sous peine de combattre tout soldat étranger qui mettra son pied sur le sol rwandais. Dans la lettre en date du 30 avril 1994 adressée au Conseil de Sécurité de l’ONU (dont j’ai la copie) Kagame a précisé les motifs son refus catégorique de toute intervention militaire au Rwanda.
Dans son refus, Kagame était soutenu par le Royaume Uni et les USA, représentés par Madame Albright Madeleine alors ambassadeur des USA à l’ONU.
Question : Pourquoi Kagame a-t-il refusé une intervention militaire sous mandat de l’ONU alors qu’il s’agissait de sauver principalement les Tutsi dont il prétendait pourtant être défenseur de leurs intérêts au premier chef ?
Réponse : pour lui, cette intervention aurait eu pour effet de faire échec à son objectif en cours d’accomplissement à savoir prendre le pouvoir par la force au Rwanda et mettre en place un nouveau régime purement tutsi sous sa direction. Il convient de préciser que pour signer le fameux Accord de Paix d’Arusha, Kagame a exigé le départ définitif des soldats français du Rwanda. Le Gouvernement rwandais d’alors dirigé par l’opposition, alliée du FPR a expressément accepté les exigences de Kagame (copie de l’accord signé par mes deux partis existe)
Le porte-parole de Kagame ou du FPR en Europe à savoir Bihozagara Jacques était logé chez Kouchner devenu pro-FPR notoire en France et la voix de Kagame auprès du gouvernement français d’alors et celui de Sarkozy. Bihozagara a demandé à Kagame s’il peut recevoir Kouchner pour lui exposer l’objectif visé par la France, auteure de projets de résolutions soumis au conseil de sécurité de l’ONU puis rejetés par les USA et le Royaume Uni, sponsors de Kagame.
Les USA et le Royaume Uni avaient déjà envoyés des conseillers militaires auprès de celui-ci. Kouchner est venu voir Kagame à Mulindi, où était le QG du FPR via Ouganda. C’est bien lui qui a exposé à Kagame l’objectif visé par la France et qui l’a rassuré quant au caractère inoffensif de l’intervention militaro-humanitaire sous le commandement de la France. Kagame a alors donné son accord.
2/ Après l’accord de Kagame, il fallait conférer à cette intervention un caractère légal. La France a alors présenté un projet de résolution portant intervention militaro-humanitaire au Rwanda pour compléter la MINUAR. Ce projet a été adopté le 22 juin 1994 et devenu RÉSOLUTION 929 (1994) adoptée par le Conseil de sécurité à sa 3392e séance. Cette résolution est limpide. Elle précise ce qui suit.
« Notant l'offre faite par des États Membres de coopérer avec le Secrétaire général pour atteindre les objectifs des Nations Unies au Rwanda (S/1994/734) et soulignant le caractère strictement humanitaire de cette opération, qui sera menée de façon impartiale et neutre et ne constituera pas une force d'interposition entre les parties,
Profondément préoccupé par la poursuite des massacres systématiques et de grande ampleur de la population civile au Rwanda,
Considérant que l'ampleur de la crise humanitaire au Rwanda constitue une menace à la paix et à la sécurité dans la région,
1. Accueille favorablement la lettre du Secrétaire général en date du 19 juin 1994 (S/1994/728) et donne son accord à ce qu'une opération multinationale puisse être mise sur pied au Rwanda à des fins humanitaires jusqu'à ce que la MINUAR soit dotée des effectifs nécessaires;
2. Accueille favorablement aussi l'offre d'États Membres (S/1994/734) de coopérer avec le Secrétaire général afin d'atteindre les objectifs des Nations Unies au Rwanda par la mise en place d'une opération temporaire, placée sous commandement et contrôle nationaux, visant à contribuer, de manière impartiale, à la sécurité et à la protection des personnes déplacées, des réfugiés et des civils en danger au Rwanda, étant entendu que le coût de la mise en oeuvre de cette offre sera à la charge des États Membres concernés; ».
Comme je viens de l’indiquer, certes les soldats français étaient plus nombreux mais il y avait aussi des soldats d’autres Etats Africains d’une part et des soldats de la MINUAR d’autre part.
Or, Monsieur Ancel affirme sans vergogne que par cette Opération, l’objectif visé par la France était non pas humanitaire mais de soutenir le gouvernement intérimaire et partant de combattre le FPR. Autrement dit, la France et les Etats dont étaient issus les 500 soldats ci-dessus indiqués et la MINUAR commandée par le Général Dalaire, conseiller officieux de Kagame, se sont entendus, au mépris de cette résolution, pour combattre le FPR, aux seules fins de soutenir le gouvernement intérimaire rwandais dirigé par Kambanda.
Sur Kambanda, celui-ci était banquier de profession. Il a été nommé au poste de premier ministre le 9 avril 1994, soit trois jours après le début des massacres à grande échelle des Rwandais dont les Tutsi, le tout en application de la constitution du 10 juin 1991. Le 7 avril 1994, il devait aller participer à un séminaire dédié à la micro-finance en Côte d’Ivoire. Il est dès lors hasardeux de soutenir que ce sont les membres de son gouvernement qui se sont entendus pour planifier et commettre les massacres qui ont commencé antérieurement à sa mise en place dont aucun n’a, au demeurant, été condamné pour planification et exécution du génocide dit des Tutsi
Contrairement aux assertions de Monsieur Ancel, le gouvernement Kambanda était un gouvernement légal et nullement des bandes armées. De même les FAR étaient une armée nationale de la République Rwandaise.
Par contre, le FPR était un groupe de bandes armées, criminelles et brigands, auteurs de massacres de masse contre des milliers de Hutu du Nord du Rwanda et des bombes qui ont fait des centaines de victimes sur l’ensemble du Rwanda. D’octobre 1990 au 6 avril 1994, on comptait déjà plus des milliers de morts rwandais, femmes, enfants et hommes de tous âges dans la partie occupée par le FPR.
Ce qui est étonnant, ce Monsieur semble ignorer gravement que ce gouvernement intérimaire a fui la capitale le 12 avril 1994 sous les bombardements d’une rare intensité de la part FPR vers Gitarama puis vers Gisenyi et qu’au regard de la situation militaire sur l’ensemble du Rwanda et les effets de l’embargo sur les armes contre le Rwanda, la défaite militaire était certaine et conséquemment, ce gouvernement vivait ses derniers jours.
Aussi, il ignore que le chef d’Etat majors du 7 au 14 avril 1994 à savoir Général Gatsinzi Marcel, ex-ministre de la défense de Kagame, était un membre notoire du FPR, que ce sont bien lui et le directeur général des services secrets rwandais, Iyamuremye Augustin, également membre notoire du FPR (qui a été récompensé par Kagame pour les services rendus au FPR) qui ont conseillé ce gouvernement de fuir Kigali et donc d’abandonner les habitants de Kigali, qu’ils opéraient au sein du gouvernement intérimaire au profit du FPR , sous la supervision de Kagame. Ce fait est par ailleurs gommé ou ignoré par les soi-disant experts du Rwanda ou en génocide dit des Tutsi.
Le 23 juin 1994, date d’arrivée au Rwanda de Monsieur Ancel, le gouvernement intérimaire était à Gisenyi, à la frontière avec la RDC et nullement dans la capitale rwandaise.
Et même à supposer que la France ait eu l’intention d’aider ce gouvernement et son armée pour revenir à Kigali, les chances de reprendre positivement l’initiative étaient nulles. Ex-officier militaire qu’il est, il est censé le savoir.
Le gouvernement dit intérimaire était en fuite et les FAR avaient déjà perdu la guerre et la bataille. Il y avait la MINUAR et donc des USA et le Royaume Uni.
S’il est pourvu de discernement, il ne peut nier les faits notoirement établis qui suivent.
Le Premier Ministre Balladur a dit publiquement devant les télévisions du Monde entier qu’il ne peut nullement envoyer des soldats français au Rwanda parce que la France n’y a aucun intérêt.
La France a voté toutes les résolutions de l’ONU portant embargo sur les armes contre le Rwanda et non pas contre l’agresseur, le FPR, issu de l’armée ougandaise ou l’Ouganda, pays dont étaient nationaux Kagame et consorts.
La France a parrainé et financé les négociations entre le gouvernement intérimaire dirigé par l’opposition et le FPR afin de mettre définitivement fin à la guerre qui endeuillait le Rwanda et des millions de Rwandais.
Le 23 juin 1994, le FPR occupait plus de 2/3 du Rwanda. La partie Sud a été prise par l’armée burundaise, l’Est par l’armée tanzanienne, le Nord par l’armée ougandaise. Les FAR se sont donc battus contre quatre armées sans oublier des mercenaires dont les burkinabés, érythréens etc. Après la prise du pouvoir par Kagame, le FPR a d’ailleurs refusé de payer ces mercenaires. Ils ont été renvoyés chez eux. Le TPIR a un dossier complet sur ces mercenaires.
Pour permettre aux FAR de reprendre l’initiative, il fallait logiquement que les militaires français se battent avec les soldats du FPR en violation flagrante de la résolution onusienne ci-dessus mentionnée.
Monsieur Ancel charge l’armée dont il était issu et les autorités de son pays à l’époque des faits mais ne dit pas que les soldats de l’Opération Turquoise avaient reçu l’ordre explicite de se battre avec le FPR. Il se fourvoie dans les affirmations contradictoires, erronées, dépourvues de bon sens élémentaire.
Il s’ensuit qu’au vu de l’ensemble de ses affirmations et son niveau d’instruction, Monsieur Ancel souffre d’un dysfonctionnement intellectuel manifeste qui a gravement altéré son sens de jugement et d’honnêteté.
Nul ne peut nier que Kagame est son régime doivent leur existence à la France.
En effet, si la France avait voulu émietter le FPR c’est-à-dire appliquer l’accord de coopération militaire existant entre le Rwandais et la France, elle aurait légalement pu le faire et sa conséquence aucune. Pour des raisons qui sont les siennes,elle a soutenu l’opposition et le FPR contre Habyarimana. Elle a fait comme si celui-ci est le Rwanda.
La prétendue aide apportée par la France au gouvernement rwandais d’alors est conséquemment une pure fabulation. Ces agissements contradictoires de notoriété publique au détriment du Rwanda en sont la parfaite illustration.
Au vu des agissements de notoriété publique de la France au Rwanda, cet ex-officier français n’apporte aucune explication objective sur le prétendu objectif visé par la France en violation de la Résolution ci-dessus indiquée.
Le bilan de l’Opération Turquoise est largement positif. Les soldats français ont honorablement rempli leur mission humanitaire. Ce sont les Rwandais, Tutsi et Hutu qui doivent leur vie à l’armée française qui sont bien placés pour apprécier les missions de l’armée française ou de l’Opération Turquoise.
Kagame avait des milliers de soldats sur le terrain lourdement armés et donc en état de sauver les Tutsi à Kigali en l’occurrence, ce Monsieur ne dit pas combien de Tutsi ont été sauvés par l’armée de celui-ci.
Enfin, il n’explique pas pourquoi Kagame s’est-il opposé à une intervention militaire sous le mandat de l’ONU dans la deuxième semaine d’avril 1994 alors qu’il s’agissait les Tutsi ou que la France a armé les FAR pour génocider les Tutsi.
Il dit que la France n’a pas observé la neutralité précisée dans la résolution ci-dessus indiquée. Or, Monsieur Ancel dit qu’il avait reçu l’ordre de combattre le FPR en violation de cette résolution mais il reste muet sur l’auteur de cet ordre et sa date.
Dans la partie sous contrôle du FPR, les soldats de celui-ci ont massacré massivement des milliers de paysans Hutu indifféremment d’âge et de sexe qui n’avaient pas fui, le tout au vu et au su des soldats français. Les rescapés sont arrivés dans la Zone Humanitaire Sûre. Ils ont demandé aux soldats français de les aider pour extraire les leurs qui sont restés dans la zone du FR et dont, sans aide, la mort était certaine. Ils leur ont indiqué les endroits où les cadavres étaient incinérés (les forêts de Ruhande et de Nyungwe) dans les fours crématoires spécialement construits.
La réponse des soldats français furent a été sans équivoque: « nous ne sommes pas venus pour combattre le FPR mais aider les déplacés de guerre notre zone ».
Pour empêcher les massacres desTutsi, il fallait que les soldats français se battent contre les Hutu et les soldats des FAR. De même, puisque la neutralité est prescrite pas cette résolution, pour sauver les Hutu, il fallait que les soldats français se battent avec le FPR.
Le constat est que les soldats français ont observé la neutralité, nonobstant les spéculations de Monsieur Ancel. Pour celui-ci la France avait mission de sauver les Tutsi mais pas les Hutu. Nulle part dans ses dires est évoquée l’extermination massive des milliers de Hutu par les soldats du FPR au vu et au su des soldats français dont lui-même.
Monsieur Charles Onana, journaliste d’investigations et auteurs de plusieurs livres sur le Rwanda vient de soutenir une thèse de doctorat à l’université de Lyon sur l’Opération Turquoise au Rwanda. Pour éviter de tomber au niveau le plus bas des fabulations, il serait judicieux qu’il lise cette Thèse ou accepte de débattre publiquement avec lui ou les Rwandais sur l’Opération Turquoise.
II/Sur le génocide dit des Tutsi1.
Quand on sait ou on connaît, on écrit, quand on ne sait pas ou on ne sait pas, on se documente, à défaut, on se tait. Nul ne peut nier indéfiniment la VERITE.
1- La constitution rwandaise du 4 juin 2003 qui a été adopté par le Peuple Rwandais et promulguée par Kagame en personne dit ce qui suit.
« Constitution du 4 juin 2003.
Préambule.
Nous, Peuple rwandais,
1. Au lendemain du génocide, planifié et supervisé par des dirigeants indignes et autres auteurs, et qui a décimé plus d'un million de filles et fils du Rwanda ; »
Pour Kagame, le génocide concerne tous les fils et filles du Rwanda indifféremment de leur appartenance politique et/ou ethnique. Il invente le nombre approximatif de morts rwandais. Nulle part dans cette loi fondamentale est dit « génocide des Tutsi ».
Le droit français définit le génocide. Celui-ci est une qualification juridique des faits criminels et nullement un fait. Un crime est juridiquement qualifié de génocide après l’exposé chronologique des faits en l’espèce de la commission des massacres des Rwandais dont les Tutsi et au regard de la situation contextuelle dans laquelle ces crimes ont été commis.
Selon la loi française, le génocide doit être impérativement avoir été planifié. L’intention de l’auteur du crime découle de cette planification.
2- La RÉSOLUTION 955 (1994), Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 3453e séance, le 8 novembre 1994 dit.
« Le Conseil de sécurité,
Se déclarant de nouveau gravement alarmé par les informations selon lesquelles des actes de génocide et d’autres violations flagrantes, généralisées et systématiques du droit international humanitaire ont été commises au Rwanda, »
Nulle part est dit dans cette résolution « génocide des Tutsi ». Le conseil de sécurité ne fait pas de distinction selon l’appartenance ethnique des victimes. Il ne hiérarchise pas les morts rwandais. Nulle part dans cette résolution est évoqué le nombre 800 mille morts Tutsi Rwandais ou un nombre de morts rwandais.
3- En 2002, le gouvernement du Rwanda de Kagame a effectué un recensement de la population rwandaise. Kagame a interdit d’écrire l’ethnie des Rwandais dans le questionnaire remis aux recenseurs alors que la mention de l’ethnicité dans ce questionnaire allait permettre de connaître le nombre approximatif de morts rwandais Hutu, Tutsi et Twa. Il a interdit de rendre public les résultats de ce recensement par préfecture et par commune. Ces résultats allaient permettre aux Rwandais de connaître le nombre de morts rwandais par préfecture et par commune. Il s’ensuit que les chiffre de plus d’un millions de victimes Rwandais majoritairement selon les uns, 800 mille selon les autres sont fantaisistes.
Monsieur Ancel parle de « génocide des Tutsi ». Où a-t-il trouvé ce mot ? Le fait que ce mot est crié sur tous les toits par les oligarques du régime rwandais ne lui confère pas une crédibilité quant à son existence. Un génocidaire est une personne qui a été condamnée par une justice impartiale et indépendante pour génocide. Génocide est une qualification juridique des faits et nullement ces faits.
Il emploie à tort et à travers ce mot alors que le bons sens requiert d’éviter de crier sur tous les toits ce mot. Le chante pour prétendument le rendre plus crédible produit des effets inverses de ceux escomptés.
Quant au nombre de morts exclusivement Tutsi car les millions de victimes Hutu sont des dommages collatéraux de la guerre légitime des Tutsi pour s’emparer du pouvoir par la force dans un Rwanda en voie de démocratisation, les chiffres fantaisistes et contradictoires sont évoqués dans des livres, jugements des tribunaux français et les journaux français.
Quelles sont les sources d’informations de ceux qui évoquent expressément ou verbalement le nombre de 800 mille morts Tutsi ou plus d’un millions de morts majoritairement Tutsi ?