Comment bien soigner dans une institution malade ? La question que pose le réalisateur Nicolas Peduzzi dans le doucmentaire "Etat limite" est vertigineuse. Car si l'on pense connaître la situation des soignants de l'hôpital public qui crient leur désarroi depuis plusieurs années, le spectateur se rend très vite compte de l'ampleur de leur abandon.
Le film projeté à Cannes dans la sélection non compétitive "Acid" des cinéstes indépendantes a suivi durant six mois un psychiatre de l'hôpital Beaujon en région parisienne. Le Dr Abdel-Kader doit faire face au manque de moyens pour accompagner ses patients. Parallèlement, il doit naviguer de service en service et d'institutions en institutions tout aussi défaillantes, comme la police ou la justice, auxquels ont aussi affaire ses malades.
"J'ai vu à quel point ce médecin devait mettre sa vie personnelle de côté pour soigner correctement. Il donne de lui quitte à faire un burn-out", affirme Nicolas Peduzzi interrogé par franceinfo. Le Dr Abdel-Kader doit manoeuvrer, contourner mille biais, pour disposer des outils nécessaires à l'exercice de son métier. "Il est en permanence en train de lutter pour gagner du temps avec les gens parce que pour lui le temps passé avec eux est thérapeutique en soi."
Nicolas Peduzzi décrit une machine à broyer, à désincarner, qui veut rentabiliser. A rebours de l'engagement et des valeurs du service public. "Moi, je ne sais pas combien de temps va me prendre de construire un lien avec un patient. Comme on est dans une logique à vouloir tout quantifier, au final, ça dévalorise mon travail", livre implacable le Dr Abdel-Kader. "Il y a un désespoir qui est évident. Le manque de moyens peut tuer, c'est plus insidieux car c'est aussi ça qui les fait tenir", conclut Nicolas Peduzzi.
Le film projeté à Cannes dans la sélection non compétitive "Acid" des cinéstes indépendantes a suivi durant six mois un psychiatre de l'hôpital Beaujon en région parisienne. Le Dr Abdel-Kader doit faire face au manque de moyens pour accompagner ses patients. Parallèlement, il doit naviguer de service en service et d'institutions en institutions tout aussi défaillantes, comme la police ou la justice, auxquels ont aussi affaire ses malades.
"J'ai vu à quel point ce médecin devait mettre sa vie personnelle de côté pour soigner correctement. Il donne de lui quitte à faire un burn-out", affirme Nicolas Peduzzi interrogé par franceinfo. Le Dr Abdel-Kader doit manoeuvrer, contourner mille biais, pour disposer des outils nécessaires à l'exercice de son métier. "Il est en permanence en train de lutter pour gagner du temps avec les gens parce que pour lui le temps passé avec eux est thérapeutique en soi."
Nicolas Peduzzi décrit une machine à broyer, à désincarner, qui veut rentabiliser. A rebours de l'engagement et des valeurs du service public. "Moi, je ne sais pas combien de temps va me prendre de construire un lien avec un patient. Comme on est dans une logique à vouloir tout quantifier, au final, ça dévalorise mon travail", livre implacable le Dr Abdel-Kader. "Il y a un désespoir qui est évident. Le manque de moyens peut tuer, c'est plus insidieux car c'est aussi ça qui les fait tenir", conclut Nicolas Peduzzi.
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