« J’ai toujours su que c’était difficile de porter plainte contre la police ou d’avoir des problèmes avec la police. Mais je me rends compte aujourd’hui, que c’est encore plus que ça : qu’ils sont vraiment intouchables, c’est une grande famille comme ils disent », développe Nordine, qui se décrit comme un véritable « miraculé ». Ce mardi 29 novembre, il a été condamné à deux ans de prison en appel, pour refus d’obtempérer et violences avec arme par destination. Le 18 février 2022, en première instance, il avait été condamné à Bobigny à deux ans de prison et incarcéré, avant d’être libéré pour raisons médicales. La cour a ainsi confirmé ce jugement mais sans prononcer de mandat de dépôt, compte tenu de son état de santé. Le 16 août 2021, des policiers de la BAC avaient ouvert le feu sur son véhicule lors d’un contrôle routier à Stains, vers 1h30 du matin, alors qu’il tentait, selon eux, de fuir. Nordine a été atteint de sept balles dans le corps. Sa compagne, présente dans la voiture, a également été touchée par une balle dans le dos. Nordine assure ne pas avoir compris qu’il avait affaire à des policiers ce soir-là : « Par exemple, des policiers en uniforme avec gyrophares et tous les signes distinctifs leur appartenant, là si je ne m’arrête pas, oui c’est un refus d’obtempérer. Mais trois individus qui se jettent sur ma voiture, qui essaient de rentrer de force dans l’habitacle, non ce n’est pas un refus d’obtempérer (…) Ce sont des erreurs flagrantes de ne pas s’identifier, de se mettre en danger et de nous faire porter le chapeau à moi, à nous, victimes », martèle-t-il. Une version contredite par les agents de la BAC qui affirment avoir décliné leurs identités. Après 4 opérations, dont une greffe osseuse Nordine a désormais le bras gauche rétréci de 10 cm. Une enquête de l’IGPN est toujours en cours pour déterminer les circonstances des tirs. Deux des policiers ont été mis en examen pour violences volontaires . « Dans l’affaire où nous, on les poursuit, ils sont mis en examen avec interdiction de travailler sur la voie publique et de porter une arme. Donc pour l’instant on a bon espoir… On croit toujours en cette justice, et on lui fait confiance tant bien que mal », lâche l’homme de 38 ans.
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