« Je ne voulais pas partir. C’est un sentiment terrible de savoir que l’on doit quitter son pays, sa terre et de ne pas savoir quand on pourra la revoir ». Les traits tirés par six jours de fuite, de mises à l’abri dans des caves, de nuits blanches rythmées par le bruit des sirènes… Ania peut enfin souffler. Avec son fils de 5 ans, Ostap et sa mère Irina, elle a fui samedi matin sa ville natale de Lviv, à l’ouest de l’Ukraine, pour arriver deux jours plus tard à Paris, après une étape à Budapest. Ce sont des amis français qui l’hébergent. « Ça a été très difficile de tout quitter. Mon mari nous a amenés à la frontière hongroise pour notre sécurité. Puis il est retourné à Lviv pour se battre », raconte Ania, les larmes aux yeux. Autour de son cou, elle porte une chaîne en or avec une petite croix que son époux lui a confiée juste avant de la quitter. « Il m’a demandé de la garder pour Ostap, de lui offrir un jour si jamais on ne devait plus se revoir », ajoute-t-elle, les sanglots étouffés dans la voix.
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