La sculpture d'une tirelire en forme de cochon de l'artiste Michel Elefteriades, accusé de satanisme, a été censurée par le gouvernement libanais et l'église catholique. Reportage de Wissam Charaf dans #MOE ce dimanche 27 mars 2016.
A Beyrouth, la censure a peut-être commis un crime de lèse-majesté. Car elle a visé les sculptures de Michel Elefteriades, un artiste de renommée et un personnage haut en couleurs qui s'est autoproclamé empereur d'une nation utopique, le "Nowheristan", sous le nom de Michel 1er.
Sonore Michel Elefteriades : "Je suis Michel 1er et dernier. Donc après moi, il n'y aura pas un autre empereur. C'est à prendre au second degré. Mais je pense qu'au Liban il n'y a pas beaucoup de gens qui l'ont pris au second degré."
A l'origine du problème, cette sculpture, accusée de promouvoir le satanisme, et dont plusieurs exemplaires ont été mis sous scellés en attendant le jugement. Alors, dans son salon privé ou se mêlent le baroque et l'iconoclaste, cet artiste aux mille facettes enchaîne les interviews. Car ce n'est pas tous les jours que l'on raconte un interrogatoire de 6 heures mené par des militaires dans le domaine des beaux-arts.
Sonore Michel Elefteriades : "L'officier qui est un haut gradé m'a posé des questions kafkaïennes. On m'a menacé que j'allais être arrêté, que je suis un suppôt de Satan."
L'affaire a pris des proportions considérables depuis que l'Eglise Catholique s'en est mêlée. Un comité de prêtres doit juger si les sculptures d'Elefteriades sont satanistes ou non. Pour leur auteur, elles font simplement référence au vocabulaire marxiste-Léniniste.
Sonore Michel Elefteriades :"Personne ne peut dire que ce cochon-là est un symbole du diable. C'est le symbole du capitalisme. C'est une tire-lire, même un enfant de 3 ans peut dire que c'est une tire-lire. Et pourtant, le chef du Centre Catholique de l'Information, qui est un prêtre, a dit que, selon son expertise, c'est un cochon et que le cochon est un symbole diabolique et c'est le cochon qui est sur l'agneau. Or, ça ce n'est pas un agneau, et ça c'est une tire-lire en forme de cochon, symbole du capitalisme et du cochon capitaliste."
Contactée, l'Eglise ne souhaite pas réagir et la date du procès n'a pas été fixée. En attendant, l'artiste ne peut pas disposer de ses statues. Un état de fait qui en dit long sur la situation des artistes libanais. Car ici, la bataille contre l'obscurantisme n'est pas gagnée.
Revoir l'intégralité de l'émission :
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TV5MONDE MAGHREB ORIENT Chaque dimanche en direct à 14h, heure de Paris et 15h, heure de Beyrouth et rediffusion à 20h, heure de Paris (21h heure de Beyrouth). Rediffusion sous-titrée en arabe chaque lundi vers 23h45 heure de Beyrouth et 22h45 heure de Paris
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TV5MONDE EUROPE le dimanche vers 16h30 heure de Berlin et rediffusion le mardi vers 8h35 heure de Berlin
TV5MONDE AFRIQUE le dimanche vers 13h, heure de Dakar, rediffusion le lundi vers 9h16 heure de Dakar
Diffusion sur TV5 CANADA le dimanche à 23h40 heure de Montréal
Rediffusion sur France 3 Corse Via Stella
A Beyrouth, la censure a peut-être commis un crime de lèse-majesté. Car elle a visé les sculptures de Michel Elefteriades, un artiste de renommée et un personnage haut en couleurs qui s'est autoproclamé empereur d'une nation utopique, le "Nowheristan", sous le nom de Michel 1er.
Sonore Michel Elefteriades : "Je suis Michel 1er et dernier. Donc après moi, il n'y aura pas un autre empereur. C'est à prendre au second degré. Mais je pense qu'au Liban il n'y a pas beaucoup de gens qui l'ont pris au second degré."
A l'origine du problème, cette sculpture, accusée de promouvoir le satanisme, et dont plusieurs exemplaires ont été mis sous scellés en attendant le jugement. Alors, dans son salon privé ou se mêlent le baroque et l'iconoclaste, cet artiste aux mille facettes enchaîne les interviews. Car ce n'est pas tous les jours que l'on raconte un interrogatoire de 6 heures mené par des militaires dans le domaine des beaux-arts.
Sonore Michel Elefteriades : "L'officier qui est un haut gradé m'a posé des questions kafkaïennes. On m'a menacé que j'allais être arrêté, que je suis un suppôt de Satan."
L'affaire a pris des proportions considérables depuis que l'Eglise Catholique s'en est mêlée. Un comité de prêtres doit juger si les sculptures d'Elefteriades sont satanistes ou non. Pour leur auteur, elles font simplement référence au vocabulaire marxiste-Léniniste.
Sonore Michel Elefteriades :"Personne ne peut dire que ce cochon-là est un symbole du diable. C'est le symbole du capitalisme. C'est une tire-lire, même un enfant de 3 ans peut dire que c'est une tire-lire. Et pourtant, le chef du Centre Catholique de l'Information, qui est un prêtre, a dit que, selon son expertise, c'est un cochon et que le cochon est un symbole diabolique et c'est le cochon qui est sur l'agneau. Or, ça ce n'est pas un agneau, et ça c'est une tire-lire en forme de cochon, symbole du capitalisme et du cochon capitaliste."
Contactée, l'Eglise ne souhaite pas réagir et la date du procès n'a pas été fixée. En attendant, l'artiste ne peut pas disposer de ses statues. Un état de fait qui en dit long sur la situation des artistes libanais. Car ici, la bataille contre l'obscurantisme n'est pas gagnée.
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