«Toute la nuit sous la ronde lune à faire le tour de l’étang » : le « voyez-vous » ce haïku signé Bashô, poète japonais chéri de Dany Laferrière ? Dans Sur la route avec Bashô, l’auteur, à la manière de son maître ès haïkus, écrit, à la main, de courtes proses, qu’il dépose sur ses dessins aux couleurs éclatantes ou sombres, comme la vie et l’automne.
On le sait depuis deux livres déjà : l’Académie française a élu un artiste en plus d’un écrivain. Avec le moine-poète japonais (1644-1694), l’écrivain du monde entier a cheminé pour ce troisième opus plus concentré encore et habité par un désir de lenteur, tendu entre le dedans de la chambre et le dehors.
Admirer. Que voit la petite caméra baladeuse, partie « regarder le monde et ses multiples visages », avec sa « faim de sensations diverses » ? Une actualité violente où il est bon de rappeler qu’« un nègre est un homme et tout homme est un nègre », que la terre tremble, mais aussi que les amants s’aiment dans les chambres. Où il s’agit de ne pas oublier d’admirer ni Moravia, ni Jean Rhys, ni Sei Shonagon, ni Marie Vieux-Chauvet, écrivaine haïtienne, car le pays natal n’est jamais loin, de Legba au cyclone qui menace, et la si tendre enfance… Dans cette promenade, on écoute aussi du jazz, on croise Proust et Wilde, tout ce qui fait que « notre vie même est un voyage » : viva Bashô ! §
Sur la route avec Bashô, de Dany Laferrière, Grasset, 384 p., 22 €.
On le sait depuis deux livres déjà : l’Académie française a élu un artiste en plus d’un écrivain. Avec le moine-poète japonais (1644-1694), l’écrivain du monde entier a cheminé pour ce troisième opus plus concentré encore et habité par un désir de lenteur, tendu entre le dedans de la chambre et le dehors.
Admirer. Que voit la petite caméra baladeuse, partie « regarder le monde et ses multiples visages », avec sa « faim de sensations diverses » ? Une actualité violente où il est bon de rappeler qu’« un nègre est un homme et tout homme est un nègre », que la terre tremble, mais aussi que les amants s’aiment dans les chambres. Où il s’agit de ne pas oublier d’admirer ni Moravia, ni Jean Rhys, ni Sei Shonagon, ni Marie Vieux-Chauvet, écrivaine haïtienne, car le pays natal n’est jamais loin, de Legba au cyclone qui menace, et la si tendre enfance… Dans cette promenade, on écoute aussi du jazz, on croise Proust et Wilde, tout ce qui fait que « notre vie même est un voyage » : viva Bashô ! §
Sur la route avec Bashô, de Dany Laferrière, Grasset, 384 p., 22 €.
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