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«Il fallait tuer pour passer»: quand Hubert Germain racontait son combat pour la Libération

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Le dernier combattant français de la Seconde Guerre mondiale décoré par le général de Gaulle, Hubert Germain, a été inhumé au Mont-Valérien. Fils d’un général des troupes coloniales, il passait le concours d’entrée de l’école navale de la ville Bordeaux, au moment de la débâcle de l’armée française face aux troupes allemandes au printemps 1940. « Au bout de cinq minutes, je me suis dit: «Mais qu’est-ce que tu fais là ?’ », expliquait-il en 2018. « Je me suis levé en disant à l’examinateur: ‘Je pars faire la guerre’ ».
Entre juin et juillet 1940, quelque 7.000 Français prennent le chemin de la Grande-Bretagne. Parmi eux, des centaines de futurs Compagnons de la Libération, souvent âgés d’une vingtaine d’années, révoltés par la capitulation du maréchal Pétain. Hubert Germain embarque à Saint-Jean-de-Luz, à bord d’un navire transportant des soldats polonais à destination de l’Angleterre et arrive à Londres le 24 juin 1940. Il intègre la Légion étrangère : «C’est la première fois de ma vie où j’ai le sentiment volontaire de mort . Il fallait tuer pour passer », assurait celui qui allait devenir ministre de Georges Pompidou. Hubert Germain combat en Syrie, en Libye où il est engagé dans les combats de Bir Hakeim et en Egypte. Il participe aussi au débarquement de Provence : « Quand je suis arrivé sur la plage, je n’avais plus de jambes. J’ai pleuré. Pas longtemps. Trois ou quatre sanglots. La guerre continuait ».
Un tiers des compagnons de la Libération sont morts au combat, et 80% des survivants sont blessés pendant le conflit. Cinq d’entre eux reposent au Panthéon -- Felix Eboué, André Malraux, René Cassin, Jean Moulin et Pierre Brossolette. Père des Forces françaises libres (FFL), Charles de Gaulle avait créé l’Ordre de la Libération en novembre 1940 pour « récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’oeuvre de libération de la France et son empire ». Seules 1.038 personnes, dont six femmes, ont reçu le titre de compagnon de la Libération.
Les derniers compagnons ont disparu les uns après les autres au cours de la décennie passée, dont Daniel Cordier, décédé à 100 ans le 20 novembre 2020. Parti à Londres le 21 juin à l’âge de 19 ans avant de devenir deux ans plus tard le secrétaire de Jean Moulin, légendaire figure de la résistance intérieure qui succombera aux mains de la Gestapo.
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