Le parquet national antiterroriste a requis vendredi le maximum prévu, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, à l'encontre de Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre qui ont causé la mort de 130 personnes à Paris et Saint-Denis. La réclusion criminelle à perpétuité incompressible est rarissime. C'est la peine la plus lourde prévue par le code pénal. Depuis son instauration dans le droit français, en 1994, elle n'a été prononcée qu'à quatre reprises. Contre les « complices » des attentats, tous membres d'une même cellule jihadiste dont les commandos étaient « interchangeables », le Pnat a également requis la réclusion criminelle à perpétuité, en demandant que la période de sûreté soit modelée selon leur degré d'implication. Trente ans de sûreté ont ainsi été réclamés à l'encontre du Suédois Osama Krayem et du Tunisien Sofien Ayari, deux « combattants aguerris » de l'Etat islamique qui devaient selon l'accusation commettre un attentat à l'aéroport d'Amsterdam le 13-Novembre et qui ont rebroussé chemin à cause d'un « imprévu ». Le parquet antiterroriste a requis la perpétuité assortie de 22 ans de sûreté contre deux hommes clés, Mohamed Abrini, « l'homme au chapeau » des attentats de Bruxelles qui était aussi « prévu » à Paris mais a renoncé, et le « logisticien » Mohamed Bakkali, « pièce centrale » de la cellule. Contre les « opérationnels contrariés », l'Algérien Adel Haddadi et le Pakistanais Muhammad Usman, qui, partis de Syrie, n'ont pu rejoindre à temps l'Europe pour participer aux attentats, le Pnat a demandé la peine maximale encourue de vingt ans de réclusion assortie d'une période de sûreté des deux tiers. Des peines allant de cinq ans d'emprisonnement à 16 ans de réclusion ont en outre été demandées contre sept autres accusés jugés depuis septembre par la cour d'assises spéciale de Paris, et « impliqués à des degrés divers » dans l'aide apportée à la cellule. La perpétuité a également été requise pour les cinq commanditaires et logisticiens présumés morts en Syrie et jugés par défaut, dont Oussama Atar, le « cerveau » des attentats. A l'encontre d'Ahmed Dahmani, détenu en Turquie et jugé en son absence, le parquet a réclamé une peine de trente ans de réclusion assortie d'une période de sûreté des deux tiers. Le parquet national antiterroriste a également réclamé que des interdictions du territoire national, de dix ans ou définitives, soient prononcées à l'encontre de l'ensemble des accusés, à l'exception de ceux qui ont la nationalité française dont Salah Abdeslam. La cour d'assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels, n'est pas tenue de suivre les réquisitions du parquet. La parole sera donnée à la défense à partir de lundi et pour deux semaines. Le verdict est attendu le 29 juin
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