Le 29 avril 1945, les Français se rendent dans leur bureau de vote pour les élections municipales. Les Français mais, surtout, les Françaises car, pour la première fois de l’histoire de France, les femmes ont le droit de voter. Un an plus tôt, le 21 avril 1944, une ordonnance du général de Gaulle leur accordait enfin ce droit pour lequel elles s’étaient battues depuis plus d’un siècle. Les Françaises sont alors parmi les dernières femmes d’Europe à accéder aux urnes.
Pourquoi les femmes obtiennent-elles le droit de vote si tardivement ?
Au cours de la Révolution française, c’est à Paris que s’élève l’une des premières voix féministes du monde. L’intrépide Olympe de Gouges réclame l’égalité hommes-femmes dans sa célèbre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Mais, bien trop en avance sur son temps, elle est guillotinée…
Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle que les premiers mouvements féministes voient le jour, sous l’impulsion de l’audacieuse Hubertine Auclert et de la visionnaire Louise Michel. Puis, dans les années 1900, encouragées par les suffragettes britanniques qui organisent de nombreuses manifestations pour obtenir le droit de vote, le débat prend de l’ampleur. Les Françaises se rassemblent ! Doucement, elles commencent à faire entendre leur voix….
La Première Guerre mondiale éclate. Pendant quatre ans, les femmes se mobilisent pour remplacer les hommes partis au front. Alors, pour ce service rendu à leurs patries, de nombreux pays leur accordent le droit de vote.
En France, il n’en est rien. Les projets de loi se succèdent, mais ils sont systématiquement bloqués par le Sénat. On considère que la place des femmes est à la maison, avec les enfants… loin des urnes. Incapables de voter par elles-mêmes, elles seraient influencées par l’Eglise qui regagnerait ainsi son influence sur la société.
Loin d’être découragées, les Françaises continuent le combat. Dans les années 1930, elles multiplient les pétitions et les campagnes de sensibilisation. En 1934, Louise Weiss fonde l’association La Femme nouvelle et se présente, bien qu’inéligible, aux élections municipales de Montmartre. Ce n’est qu’en 1944 que les mentalités finissent par changer et que les femmes obtiennent enfin le droit de vote.
1944, une année charnière pour les droits des femmes
En avril 1944, la France est encore occupée par l’Allemagne nazie. Mais la Libération est proche : les forces alliées se préparent à débarquer en Normandie. Le général de Gaulle, grand héros de la Résistance, pense à l’avenir. Il souhaite enterrer à jamais l’humiliant régime de Vichy et bâtir une France nouvelle… dont il sera le chef. Le 21 avril, il signe une ordonnance de 33 articles visant à construire de nouvelles bases constitutionnelles pour la France d’après-guerre. Parmi ces réformes : le droit de vote des femmes qui, défendu par le député communiste Fernand Grenier, fait presque l’unanimité. Et pour cause ! Comment dénier encore le droit de vote, à celles qui s’étaient massivement engagées dans la Résistance ? Comment leur refuser de participer à la vie politique d’un pays pour lequel elles ont risqué leur vie ? Les femmes seront désormais électrices et éligibles, dans les mêmes conditions que les hommes. En 1946, l’égalité des droits entre les hommes et les femmes est inscrite dans le préambule de la Constitution… mais elle est encore loin d’être respectée.
Vers la fin des inégalités hommes-femmes ?
Dans les années 1960, la société évolue à toute vitesse et les Françaises s’émancipent. Elles obtiennent le droit de travailler et d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari. Mais hors de question de s’arrêter là ! La nouvelle génération de féministes, dont la célèbre philosophe Simone de Beauvoir, revendique le droit de disposer de son corps et de maîtriser sa fécondité. En 1967, la loi Neuwirth est une première victoire : la contraception est enfin autorisée. A peine cette bataille est-elle remportée que le Mouvement de libération des femmes voit le jour. Dans les années 1970, elles sont des milliers à descendre dans la rue et obtiennent, en 1975, grâce à Simone Veil, la légalisation de l’avortement. Plus de deux siècles après Olympes de Gouges, la place des femmes dans la société a profondément changé et les progrès sont considérables, mais les inégalités persistent et la mobilisation continue.
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Pourquoi les femmes obtiennent-elles le droit de vote si tardivement ?
Au cours de la Révolution française, c’est à Paris que s’élève l’une des premières voix féministes du monde. L’intrépide Olympe de Gouges réclame l’égalité hommes-femmes dans sa célèbre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Mais, bien trop en avance sur son temps, elle est guillotinée…
Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle que les premiers mouvements féministes voient le jour, sous l’impulsion de l’audacieuse Hubertine Auclert et de la visionnaire Louise Michel. Puis, dans les années 1900, encouragées par les suffragettes britanniques qui organisent de nombreuses manifestations pour obtenir le droit de vote, le débat prend de l’ampleur. Les Françaises se rassemblent ! Doucement, elles commencent à faire entendre leur voix….
La Première Guerre mondiale éclate. Pendant quatre ans, les femmes se mobilisent pour remplacer les hommes partis au front. Alors, pour ce service rendu à leurs patries, de nombreux pays leur accordent le droit de vote.
En France, il n’en est rien. Les projets de loi se succèdent, mais ils sont systématiquement bloqués par le Sénat. On considère que la place des femmes est à la maison, avec les enfants… loin des urnes. Incapables de voter par elles-mêmes, elles seraient influencées par l’Eglise qui regagnerait ainsi son influence sur la société.
Loin d’être découragées, les Françaises continuent le combat. Dans les années 1930, elles multiplient les pétitions et les campagnes de sensibilisation. En 1934, Louise Weiss fonde l’association La Femme nouvelle et se présente, bien qu’inéligible, aux élections municipales de Montmartre. Ce n’est qu’en 1944 que les mentalités finissent par changer et que les femmes obtiennent enfin le droit de vote.
1944, une année charnière pour les droits des femmes
En avril 1944, la France est encore occupée par l’Allemagne nazie. Mais la Libération est proche : les forces alliées se préparent à débarquer en Normandie. Le général de Gaulle, grand héros de la Résistance, pense à l’avenir. Il souhaite enterrer à jamais l’humiliant régime de Vichy et bâtir une France nouvelle… dont il sera le chef. Le 21 avril, il signe une ordonnance de 33 articles visant à construire de nouvelles bases constitutionnelles pour la France d’après-guerre. Parmi ces réformes : le droit de vote des femmes qui, défendu par le député communiste Fernand Grenier, fait presque l’unanimité. Et pour cause ! Comment dénier encore le droit de vote, à celles qui s’étaient massivement engagées dans la Résistance ? Comment leur refuser de participer à la vie politique d’un pays pour lequel elles ont risqué leur vie ? Les femmes seront désormais électrices et éligibles, dans les mêmes conditions que les hommes. En 1946, l’égalité des droits entre les hommes et les femmes est inscrite dans le préambule de la Constitution… mais elle est encore loin d’être respectée.
Vers la fin des inégalités hommes-femmes ?
Dans les années 1960, la société évolue à toute vitesse et les Françaises s’émancipent. Elles obtiennent le droit de travailler et d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari. Mais hors de question de s’arrêter là ! La nouvelle génération de féministes, dont la célèbre philosophe Simone de Beauvoir, revendique le droit de disposer de son corps et de maîtriser sa fécondité. En 1967, la loi Neuwirth est une première victoire : la contraception est enfin autorisée. A peine cette bataille est-elle remportée que le Mouvement de libération des femmes voit le jour. Dans les années 1970, elles sont des milliers à descendre dans la rue et obtiennent, en 1975, grâce à Simone Veil, la légalisation de l’avortement. Plus de deux siècles après Olympes de Gouges, la place des femmes dans la société a profondément changé et les progrès sont considérables, mais les inégalités persistent et la mobilisation continue.
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