Derrière une clôture grillagée, des dizaines de tentes blanches se déploient. Au milieu d’une allée, une enfant pousse une trottinette. Ailleurs, un autre se balance sur une balançoire improvisée. Autour, des femmes en abayas sombres déambulent, le pas calme et résigné. Devant une autre grille, un groupe de jeunes femmes dénote. Les cheveux à l’air, de grosses lunettes de soleil sur le nez, six Françaises en tenues décontractées interpellent un caméraman de l’AFP qui les filme. « On veut se faire rapatrier », lance l’une d’elle. « On veut rentrer chez nous », poursuit une autre. « Vive la France », renchérit une troisième. Toutes sont détenues dans le camp de Roj au nord-est de la Syrie, où vivent quelque 800 familles européennes, enfermées ici pour leur appartenance à l’Etat islamique. Parmi elles, la Bretonne Emilie König, 36 ans. Casquette vissée sur la tête d’où sort une longue natte décolorée, la jeune femme emprisonnée dans ce camp depuis quatre ans, a troqué le voile intégral pour un legging en skaï et un sweatshirt gris, pour se « réhabituer » à la vie en France, après ses années à l’EI. Considérée comme l’une des figures de la mouvance jihadiste française, accusée d’avoir recruté pour l’EI et d’avoir appelé à commettre des attaques en Occident, Emilie König plaide pour son retour en France. Après le rapatriement de ses trois enfants en janvier - enfants qu’elle a eu en Syrie avec son deuxième époux, mort au combat auprès de l’EI - elle espère maintenant pouvoir retrouver sa famille, changer de vie, suivre une formation en comptabilité, et pourquoi pas se lancer à son compte. « Je veux rentrer en France, reprendre une vie professionnelle. Avoir tous mes enfants réunis autour d’une table, tous ensemble », rêve-t-elle
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